• Horaires d'ouverture : du lun. au ven. de 8h00 à 18h00

Nabil Benabdellah dans le collimateur des architectes et des étudiants de l’ENA

Le mouvement de protestation contre le projet de loi 16-89 portant réforme de la profession d’architecte ne semble pas s’affaiblir. Ainsi après les récents sit-in des architectes devant le siège du ministère de l’Habitat et la conférence de presse de leur institution ordinale, c’est au tour des étudiants de l'Ecole nationale d'architecture de Rabat (ENA) de se mobiliser au sein de leur école même, pour dénoncer ce qu’ils qualifient de volonté de détruire le métier d'architecte.

Pour ces étudiants, la reforme 16-89, qui vise à accorder l’accréditation et l’équivalence aux écoles d’architecture privées ou ayant une filière d’architecture dans leurs cursus de formation risque de bouleverser le secteur. « Si le décret vient à être appliqué, une rafale de pseudo-écoles d’architectures dont le seul souci est le gain va s’abattre sur notre pays et modifier aléatoirement notre paysage de fond en comble en oubliant les anciennes directives et la politique que suivait notre pays en cette matière », précise un communiqué du Bureau des étudiants de l’ENA de Rabat.

Une situation qui exige une mobilisation pour « empêcher les lobbys privés de s'accaparer ce domaine … qui relève de l’intérêt public ».

Une lutte qui s’annonce ardue puisque le ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Politique de la ville est le principal défenseur des écoles privées. Une position qui traduit le changement d’optique adopté par le gouvernement qui cherche désormais à ouvrir la voie aux instituts privés pour intégrer le domaine de l’enseignement de l’architecture au Maroc malgré les désastreuses expériences des écoles privées d’architecture de Casablanca et Rabat. A preuve, la convention signée par l’Université internationale privée de la capitale administrative avec l’Université de Paris-Est pour la création d'une école d'architecture et d'urbanisme au sein de l'UIR.

Les étudiants de l’ENA vont plus loin. Ils estiment que leur école est capable aujourd’hui de former autant d’architectes que le Maroc veut puisqu’elle a su s’adapter et compte jusqu'à maintenant trois annexes à travers le Royaume (Fès, Tétouan, Marrakech). Ceci d’autant plus qu’elle compte en ouvrir d’autres. D’après les étudiants en colère, le vote du projet de loi en question risque de porter préjudice à la réputation de cette école comme pôle d’excellence et de mérite forgé tout au long de ses 30 ans d’existence. Des revendications qui font écho à celles de l’Ordre des architectes qui devrait tenir une conférence de presse aujourd’hui sur ce sujet. En effet, les architectes estiment que ledit article 4 ne devrait même pas figurer comme priorité. Une disposition concoctée, selon eux, sur mesure pour régulariser la situation des 144 lauréats de l’Ecole supérieure d’architecture privée de Casablanca, créée en 2004 et au forceps par l’ex-Premier ministre Driss Jettou. Pour l’Ordre national des architectes, il y a des réformes plus urgentes comme la révision du système des contrats d’architectes, le décret de passation des marchés publics ou encore la possibilité pour les architectes de s’organiser en sociétés qui doivent passer en priorité. Du côté des écoles privées d’architecture, c’est silence radio. Contactés par nos soins, les téléphones de ces écoles étaient aux abonnés absents.

Fournisseur / Source : Hassan Bentaleb, Libération


Hassan Bentaleb, Libération
Fournisseur / Source :

Hassan Bentaleb, Libération

Libération est un quotidien d'informations marocain dont le siège est situé à Casablanca. Il est le quotidien en langue française de l'Union socialiste des forces populaires. Son homologue arabophone est Al Ittihad al Ichtiraki.http://www.libe.ma/pages/Nous-contacter_ap1147920.html

Rabat